Contre la corruption un seul remède, l’exercice vertueux du pouvoir

08 - Février - 2021
Fatoumata Chérif DIA
Fatoumata Chérif DIA

La corruption qui règne dans nos pays africains est un phénomène endémique auquel on ne peut se résoudre. Celle-ci en même temps qu’elle remplit les poches des prévaricateurs affaiblit les caisses de nos Etats et détourne de leur objet des sommes considérables qui alimentent des économies souterraines. Avec la corruption l’argent n’est pas perdu pour tout le monde, il change seulement de destination et de destinataires.

Ces mauvaises pratiques se sont mises en place progressivement au lendemain des indépendances, dans les années soixante, et ont enrichi indûment de nombreux chefs d’Etat, ministres et leurs familles. Comment expliquer autrement les fortunes considérables amassées par des Madické Niang, Macky Sall, Idrissa Seck, Amadou Ba pour ne citer qu’eux ? Comment pourraient-ils justifier autrement les propriétés ou appartements luxueux qu’ils possèdent à l’étranger, à Paris ou sur la riviera, mais aussi à Londres et à New-York. Cette illégalité se double d’une immoralité car on parle ici de milliards de CFA.

Lorsqu’on fait le choix de l’engagement politique cela doit être pour des raisons nobles, améliorer la vie quotidienne du plus grand nombre et protéger les plus faibles des difficultés de l’existence, développer son pays grâce au progrès et à la modernité, le doter d’installations sanitaires, d’enseignement, de transports, lutter contre le chômage, etc.

Au lieu de cela, certains profitent de leur mandat électoral pour s’enrichir personnellement, et souvent de façon scandaleuse. Comment expliquer leur goût du pouvoir et leur désir de le confisquer, quitte pour cela à museler l’opposition et à fausser les règles institutionnelles. Le tout, au détriment du peuple et au mépris de la démocratie.

En prélevant ainsi leur dîme sur les marchés publics, des commissions occultes sur de juteux contrats, en détournant l’argent public ils vident les caisses de l’Etat, déjà fort endetté, et par le principe bien connu des vases communicants ils alimentent grassement leurs comptes en banque en toute impunité. Et quand ce n’est pas suffisant ils n’hésitent pas à puiser dans la caisse de leurs propres partis politiques, à piller leurs ressources financières électorales.

Nous dénonçons régulièrement ces pratiques maffieuses, la communauté internationale elle-même s’émeut de cette confiscation des richesses nationales, de ces détournements de subventions, d’aide au développement ou de lutte contre l’émigration clandestine, au profit d’un homme et de son clan, mais nos voix se perdent dans l’immensité quand elles ne sont pas bâillonnées.

Pour ce qui concerne notre mouvement « Un Autre Avenir » nous croyons à un exercice vertueux du pouvoir et nous ne cesserons de lutter pour qu’il se réalise. Le pouvoir n’étouffera pas notre voix et nous continuerons à dénoncer ses manœuvres, ses pratiques qui ne visent qu’à permettre à une petite bande à s’en mettre plein les poches sans se soucier des souffrances du peuple et de notre économie nationale qui est le bien de tous, générations actuelles et futures confondues.

Qu’ils en profitent car un jour nous chasserons ces marchands du temple qui hypothèquent ainsi notre essor économique et notre développement social, et qui nous placent sous la dépendance des grandes nations ou du FMI. Une pratique vertueuse du pouvoir suppose que les responsables politiques au pouvoir servent leur pays et non pas se servent de lui, qu’ils soient d’authentiques patriotes aimant leur pays et non pas des affairistes désireux de bâtir une fortune malhonnêtement au détriment de la collectivité.

 

Fatoumata Chérif DIA
Responsable communication de FORS
Vice-Présidente du mouvement UN AUTRE AVENIR

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