Le Conseil Constitutionnel : Gardien ou Spectateur de la Démocratie ?

04 - Janvier - 2025

Le Conseil constitutionnel, gardien de la Constitution et institution essentielle de notre démocratie, ne manque pas de surprendre par son approche systématique des affaires complexes : une déclaration d’incompétence qui semble devenue presque une signature. Cette pratique, on le concède, pourrait découler d’un respect scrupuleux de ses attributions. Mais force est de constater que, pour les citoyens, elle peut parfois donner l’impression d’une certaine distance face aux enjeux cruciaux.

Cette réserve institutionnelle, probablement dictée par une volonté de neutralité absolue, pourrait être interprétée comme une marque de sagesse. En évitant de s’aventurer sur des terrains délicats, le Conseil se prémunit contre toute accusation de partialité. Cependant, à force de ne pas trancher, il pourrait sembler s’effacer, laissant à d’autres acteurs le soin de gérer des situations qui auraient mérité une clarification juridique.

On peut légitimement s’interroger sur le potentiel d’une réforme visant à optimiser le fonctionnement de cette institution. Par exemple, imaginer une rémunération à la tâche pour chaque avis rendu ou chaque décision importante pourrait inciter à une implication accrue tout en garantissant une production utile et efficace. Cela permettrait également de rassurer le public sur l’impact réel du Conseil dans la consolidation de l’État de droit.

Il serait injuste de minimiser la complexité des responsabilités qui incombent aux membres de cette institution. Leur rôle est délicat, car ils évoluent au carrefour du juridique et du politique. Leur mission consiste à interpréter la Constitution dans un contexte souvent tumultueux, tout en évitant d’interférer avec les prérogatives des autres pouvoirs.

Le débat sur le rôle du Conseil constitutionnel est donc ouvert, mais il doit rester constructif. Loin de critiquer ou de remettre en cause son importance, il s’agit d’envisager des pistes pour renforcer son efficacité et son utilité dans un monde en mutation rapide. Après tout, le Conseil est un pilier de notre système démocratique, et il est dans l’intérêt de tous qu’il puisse continuer à jouer pleinement ce rôle.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement Un Autre Avenir
#Senegaalkese

Image créée par IA (Copilot - Designer et optimisé par DALL·E 3)

Dernières actualités :

21 - Janvier - 2025

Diomaye et l’art de la complainte présidentielle

Neuf mois seulement après avoir pris les rênes du pays, voilà que notre cher Président Bassirou Diomaye Faye se transforme en chroniqueur officiel des malheurs de l’État. L’héritage du...

18 - Janvier - 2025

Farba Ngom : Quand justice rime avec coïncidence

Rappelez-vous cette déclaration mémorable du Premier ministre en pleine campagne : “Farba Ngom ne fera plus jamais campagne après cette consultation.” Un avertissement ? Une prophétie ? On aurait dû...

15 - Janvier - 2025

Flâneries du cœur et de l’âme

L’auteur ouvre une fenêtre intime sur son voyage intérieur, presque autobiographique, à travers un monde où l’engagement politique et la quête spirituelle s’entrelacent harmonieusement. Ce recueil de...

11 - Janvier - 2025

Les Jakartaman sonnent l’alerte

Les Jakartaman, ces héros du bitume et des ruelles cabossées, ont pris la route de la contestation, klaxons en main, pour rappeler au gouvernement qu’ils ne sont pas juste une statistique de l’économie informelle. À...

09 - Janvier - 2025

Jubb, Jubbal, Jubbanti : Promesse d’Audace ou Poudre aux Yeux ?

Faire « jubb, jubbal, jubbanti », c’est l’idée d’un grand ménage, une ambition de tout chambouler pour faire mieux. Ça en jette, non ? Mais au-delà du charme des mots bien choisis, la question se...