Demain le 8 mars, on célèbrera la journée internationale des droits de la femme. A mes yeux cette commémoration n’est pas comparable à toutes celles qui se succèdent tout au long de l’année comme en témoigne l’actualité récente qui fait état des diverses formes de violences faites aux femmes, que ce soit sur le plan sexuel en partant du harcèlement au viol, en passant par les agressions. Mais aussi aux coups, parfois mortels administrés à celles-ci. Rappelons qu’en France une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son mari, conjoint ou compagnon. Peut-on rester indifférent ?
Une telle situation n’est pas supportable et n’est plus acceptée. A l’initiative de mouvements féministes des voix, parfois célèbres, se font entendre pour dénoncer cette situation dramatique et archaïque. Des tribunes sont publiées dans les médias, des manifestations sont organisées auxquelles, il faut le signaler, beaucoup d’hommes participent car tous sont loin d’avoir des comportements de « porc ». Ils sont en effet très nombreux et c’est rassurant à souffrir de l’attitude d’une partie de la gente masculine dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Beaucoup d’entre eux considèrent que le machisme est ringard, condamnable.
Beaucoup estiment que les rapports humains, qu’ils soient sexuels ou affectifs, entre un homme et une femme doivent être placées sous le signe du respect de l’un pour l’autre. Et bien sûr d’une relation librement consentie. Il est heureux de ce point de vue, qu’ici en France un projet de loi va prochainement disposer que l’âge de la maturité sexuelle soit fixé à 15 ans, âge en dessous duquel le législateur estime qu’un(e) adolescent(e) n’est pas en capacité de mesurer les conséquences de ses actes.
Trop de femmes sont aujourd’hui, dans tous les pays, victimes de sexisme, pire de prédateurs. Trop de femmes sont considérées comme des objets, des proies au mépris de leurs droits et de de leur liberté. Cela doit cesser. A un moment ou les différentes législations tendent vers une égalité femme/homme – homme/femme, sur tous les plans, celui des salaires comme de l’accès à certaines professions, à un moment où l’on bannit toute forme de discrimination.
La Journée internationale des droits de la femme est là pour nous rappeler que cette reconnaissance est le fruit d’un long combat conduit par des femmes courageuses, déterminées. Elle est le résultat d’une lutte patiente et acharnée car cette reconnaissance, elles ont dû la conquérir.
On a tous en mémoire les grandes figures féminines comme Aline Sitoye DIATTA, Yacine BOUBOU qui ont marqué leur temps et l’histoire. Mais aussi toutes ces inconnues qui ont contribué à faire progresser la cause des femmes dans la société, je pense aux afghanes revendiquant le droit à l’éducation au péril de leur vie face aux talibans obscurantistes, à ces résistantes françaises qui ont participé à la Libération de Paris et qui grâce à leur courage ont pu obtenir le droit de vote en 1944, comme à ces femmes sénégalaises qui luttent contre l’excision qui est aujourd’hui une forme de barbarie et une mutilation imposée à certaines d’entre elles.
Cette journée du 8 mars, doit nous interpeler sur le rôle des femmes dans nos sociétés, dans la vie politique, économique, sociale, professionnelle, culturelle, sportive, sur le respect qui leur est dû dans tous les domaines. Mais elle doit aussi nous faire réfléchir sur la place des fillettes et des adolescentes qui demain seront à leur tour des femmes. En Afrique, au Sénégal et ailleurs, la scolarité des filles reste ainsi un véritable défi alors qu’on sait que l’éducation est un facteur d’émancipation, d’évolution important pour leur avenir.
Par ailleurs la grande précarité qui affecte beaucoup de familles favorise la prostitution et les ravages qu’elle entraîne parmi la jeunesse. Il faudra encore beaucoup de temps pour faire tomber les barrières et libérer les jeunes filles afin qu’elles puissent devenir des femmes libérées. Et pour cela une journée annuelle est insuffisante car il s’agit d’un engagement quotidien, trois cent soixante-cinq jours par an. Alors, selon un slogan : « Ce n’est qu’un début, poursuivons le combat ! »
Fatoumata Chérif DIA,
Vice-Présidente d'Un Autre Avenir