Vendredi dernier, l’Assemblée nationale sénégalaise a voté une loi, jugée « liberticide » par l’opposition qui accuse le gouvernement de vouloir l’utiliser pour réprimer toute contestation à l’encontre du président Macky Sall. Ce texte a été adopté par 70 voix pour et 11 voix contre. Le deuxième reproche que l’on pourrait force à ce « passage en force » d’un texte qui trois jours avant été encore en discussion au sein de la commission des lois, c’est la procédure d’urgence qui a été utilisée.
Il faut dire aussi que cette nouvelle législation « sécuritaire » intervient au moment, ou un autre débat agite l’opinion publique sénégalaise, à savoir un éventuel 3e mandat présidentiel de l’actuel chef de l’Etat.
De là, à penser que Macky Sall prépare déjà sa réélection il n’y a qu’un pas à faire, que n’ont pas manqué pas de franchir les réseaux sociaux avec ce mot d’ordre « « Free Sénégal », cris de ralliement d’une partie de la population lassée par les restrictions démocratiques.
En réalité, la question est de savoir, si ces lois présentées comme « antiterroristes » ne mettent pas en danger la démocratie sénégalaise. C’est ce que pense un certain nombre d’éminents juristes comme l’avocat et ancien garde des Sceaux Me NDOYE. Ont-ils tort ou raison ? C’est la question que je souhaitais poser ce midi à Ibrahima Thiam, président du mouvement sénégalais « Un Autre Avenir » auteur de deux ouvrages : « Un nouveau souffle pour le Sénégal » et « Ma part de vérité ». J’ai intitulé l’émission d’aujourd’hui : « Sénégal, après les évènements de mars, la tension est loin d’être retombée »