En faisant la lecture des sorties récentes des membres de l’APR en particulier, et ceux de la mouvance présidentielle en général, je prédis des lendemains tourmentés pour le Sénégal en cas de victoire du président Macky Sall à l’élection du 24 février 2019. A moins d’un an des élections présidentielles, nous attendions d’eux, la présentation et la défense de leur bilan personnel, chacun dans le domaine qui lui a été confié par le président Macky Sall, mais à la place de cela, certains se taillent déjà un destin de président de la république. Ces batailles prématurés de positionnement qui n’ont aucun intérêt pour les Sénégalais, vont plonger le pays dans une instabilité politique et nous aurons droit à cinq ans de campagne électorale jusqu’en 2024. Si l’opposition s’y met à son tour, le pays serait complétement à l’arrêt et les passions incontrôlées notées dans les discours et comportements de certains politiciens peuvent installer la violence et le chao au Sénégal.
On a d’abord entendu Moustapha Cissé Lô, le vice-président de l’Assemblée Nationale et président du parlement de la CEDEAO, dire qu’après la victoire de Macky Sall en 2019, il reprendrait sa liberté et que son objectif est de briguer les suffrages des Sénégalais aux prochaines élections présidentielles. Il y a quelques jours, suite à une sortie d’Alioune Badara Cissé, certains observateurs y voyaient une manière pour lui de marquer sa présence et de rappeler à ceux qui voudraient l’enterrer politiquement qu’il est bien là et que personne n’est plus légitime que lui pour réclamer le legs de l’APR, lui qui a été le numéro 2 à ces débuts et jusqu’à la victoire en 2012.
Il se dit que le ministre de l’économie et des finances, Amadou Bâ est en train de travailler dans ce sens, même si l’intéressé ne l’a jamais dit ouvertement. Notre Youssou Ndour national a fait récemment une sortie médiatique qui a fait tremblé la République pour dire « qu’il n’est pas l’animateur, ni la marionnette de qui que ce soit » et beaucoup y voient sa volonté de prendre son indépendance et peut être de suivre l’exemple de George Weah devenu président dans son pays. Il parait même que cette sortie est motivée par des malentendus créés par une autre lutte de positionnement entre le clan d’Abdoulaye Daouda Diallo et celui de Cheikh Oumar Hann qui se disputent le contrôle du Fouta.
Ces batailles de positionnements qui sont récurrentes dans la coalition BBY, vont certainement s’intensifier au lendemain des élections de 2019, si elle arrivait à remporter le scrutin. Déjà, leur mentor le président Macky Sall a du mal à mettre de l’ordre dans son parti et tous ces autres partis membres de la coalition qui vont prendre certainement leur liberté, car je n’imagine pas les Tanor Dieng, Moustapha Niass etc. se ranger derrière un de ces ambitieux de l’APR qui veulent être président à la place de Macky Sall ; le désordre serait alors total et qui connaît les politiciens sénégalais si leurs intérêts personnels sont menacés sait qu’ils ne se feront pas de quartiers. Les populations sénégalaises seront les victimes collatérales de ces guerres de positionnement, mais d’une certaine mesure complices de ce qui leur arrive, car ayant perdu leur capacité de discernement face à une régime qui les trompe.
Imaginez alors la cacophonie qui va régner au sommet de l’Etat qui déjà fonctionne de manière tatillonne, politicienne et partisane. Les préoccupations des populations seront reléguées au second plan et l’arène politique va devenir une jungle ou l’argent et la violence seront les principaux arguments, car déjà entre eux ils ne se font pas de cadeaux. Dans son « alerte rouge » lancée en direction de ses frères de parti, Yakham Mbaye disait, « vos responsables continuent leurs querelles de borne fontaine à Kaolack, Matam, Fatick, Tamba, Podor, Dakar, Touba… Continuez à penser qu’il suffira de beaucoup d’argent pour rempiler ».
Nous devons être conscients que cette coalition n’est ni structurée, ni préparée pour faire du Sénégal un pays émergent car même si on peut reconnaître au PSE une bonne théorie pour développer le Sénégal, sa mise en œuvre est totalement en déphasage avec les intérêts du Sénégal et ceux de ses populations. Notre mouvement Un Autre Avenir veut jouer son rôle d’alerte afin que les Sénégalais réfléchissent bien, avant de confier leurs destinées à un clan qui fait passer les intérêts du parti avant ceux de la patrie.
Un Autre Avenir