Les partis politiques n'ont plus la cote. Et c'est un euphémisme au pointqu’on évoque leur disparition un jour ou l’autre pour laisser la place à des mouvements plus participatifs. Nous constatons une dégénérescence presque programmée des structures partisanes et les militants désertent depuis des années ces partis traditionnels dans lesquels ils ne se reconnaissent plus. Il y’a aujourd’hui une forte tendance au sein de la population sénégalaise pour considérer que ceux-ci ne comprennent pas les problèmes du pays. Ce sentiment est lié au fait que les notables qui lesdirigent refusent d’élargir tout processus de renouvellement et de réformes. Et cetteabsence de renouvellement entraîne la désaffection politique. Comme dans toute activité humaine, la non-concurrence et l’instauration de monopoles de situation finissent par étouffer toutes initiatives.
Ce sont ces partis à l’ancienne où des milliers de personnes encartées sont toujours convoquées à des réunions de fédérations, de sections, de cellules toutes les semaines pour satisfaire les caprices du chef. Aucune proposition, ni d’offre politique alternative sérieuse n’émane de ses réunions de comité. Ces pratiques finissent par lasser les militants politiques qui luttent en faveur du développement du pays. On peut déplorer que ces partis se contentent de jouer le rôle de machine électorale au service d’aventures personnelles. La politique reste pour eux un territoire où la souveraineté populaire et la citoyenneté ne sont que des illusions. L’absence de débat interne, de structuration, de propositions concrètes et de stratégies de gouvernance engendre une profonde fracture entre le monde politique et les citoyens. En même temps qu’une grande frustration de l’électorat.
Face à cette situationles citoyens aspirent de plus en plus à sortir de ce schéma traditionnel et à mettre en place des formes de démocraties directes ou participatives afin de reprendre en mains leur destin. On voitainsi émerger de nombreux mouvements qui entendent revitaliser la démocratie en remettant le citoyen au cœur du débat public. Le phénomène grandissant de ces nouvelles organisations témoigne d’une volonté de changement. Les mouvements politiques de citoyens sont aujourd’hui une réelle alternative pour une opposition éclairée, forte, lucide, imaginative et déterminée, contre la gouvernance actuelle du pays dans laquelle nos compatriotes sentent captifs.
Ma conviction, c’est que nous avons besoin d’un renouveau politique, une nouvelle force capable de dessiner un projet émancipateur, social et économique. Pour être légitime, les mouvements devront s’adresser, rassembler le plus grand nombre en acceptant l’hétérogénéité des cultures et en assurant une cohérence d’ensemble. Mais, et ce point est fondamental, cette mutation ne saurait résulter d’un simple réagencement de l’existant, d’une recomposition à partir des appareils politiques actuels. Le renouveau politique appelle à un vaste chantier, celui d’un véritable « contrat démocratique ». Le potentiel existe dans notre pays dès lors que l’on sort de la politique électoraliste permanente qui bloque toutes les initiatives et interdit toute émancipation citoyenne. Il est impératif de revivifier le débat public afin d’associer toutes les forces vives sénégalaises à la restauration d’un véritable Etat démocratique porteur d’ambitions et d’espoir. Les mouvements politiques citoyens sont les seuls en mesure de pouvoir l’initier. Le mouvement UN AUTRE AVENIR s’inscrit dans cette dynamique pour redorer le blason de la politique et réinventerle dialogue au service des vrais préoccupations et des aspirations de la population sénégalaise.
Ibrahima Thiam,
Président d'UN AUTRE AVENIR