Mali, le temps des assassins

03 - Avril - 2019

Lorsque j’ai appris le massacre perpétué il y a quelques jours dans un village peulh du centre Mali, à Ogossagou, j’ai été horrifié. Les victimes sont toutes des civils de la communauté peulh et les assassins habillés en tenue de chasseurs traditionnels ont tué indistinctement des hommes, des enfants et des femmes, dont certaines enceintes ont été éventrées.

On raconte que certains habitants ont été brûlés vifs tandis que d’autres étaient jetés dans des puits alors que les assaillant brulaient les cases sur leur passage. Aux dernières nouvelles les tueurs appartiendraient à des milices armées de Dan Nan Ambasagou, dirigées par Youssouf Toloba.

Les autorités maliennes ont détaché sur place des militaires tandis que le gouvernement « a condamné un acte odieux » et s’est engagé « à traquer les auteurs de cette barbarie d’un autre âge ». Des mots, rien que des mots, car en réalité le gouvernement malien considère les peulh comme un foyer Jihadiste dans le Sahel.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce type d’agression d’une grande sauvagerie a lieu. D’autres attaques d’envergure se sont déjà produites en début d’année, en particulier celle du 1er janvier ou trente-sept civils ont été tués à Kologo. Et on évoque de plus en plus une forme de complicité entre l’armée malienne et des milices Dogon.

Les tensions entre éleveurs peulh et agriculteurs dogons ne datent pas d’hier mais il reste à espérer que de tels carnages cessent et que les habitants de la région puissent vivre et travailler en paix, dans la sécurité.
Il est en effet inadmissible que de tels « raids punitifs » meurtriers se produisent au 21e siècle. Nous, dirigeants politiques, avons une responsabilité importante dans ces évènements car notre engagement consiste précisément à lutter contre l’insécurité, endiguer la misère, favoriser la paix et la prospérité des peuples.
Ces dramatiques évènements nous rappellent combien la paix, l’unité nationale, le niveau de vie des individus, sont choses fragiles. Cela ne doit pas nous décourager quitte à remettre cent fois l’ouvrage sur le métier. L’indifférence est un crime, elle a permis aujourd’hui le massacre des peulh.

Ibrahima Thiam,
Président d’UN AUTRE AVENIR

Dernières actualités :

14 - Novembre - 2024

Ousmane Sonko, le martyr autoproclamé qui défie la paix

Dans un pays où les tensions politiques et sociales se sont enflammées trop souvent, l’heure est à l’apaisement, surtout en période électorale. Le président de la République a fait preuve de...

06 - Novembre - 2024

Ousmane Sonko, le Premier ministre des promesses fantômes

À son arrivée à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko avait promis au Sénégal un renouveau éclatant, une ère de rigueur et d’intégrité. Nous étions prêts à...

01 - Novembre - 2024

Les milliards imaginaires de notre Premier ministre !

Récemment, notre Premier Ministre s’est illustré par une déclaration pour le moins étonnante. Selon lui, quelque part, là, en territoire sénégalais, existerait une personne qui détiendrait la...

22 - Octobre - 2024

Projet Sénégal 2050 : Une vitrine brillante, mais vide !

Le Projet Sénégal 2050 se présente avec des ambitions affichées et des schémas visuellement alléchants rappelant le catalogue de La Redoute . Mais derrière cette façade séduisante, on ne...

22 - Octobre - 2024

Ousmane Sonko et la justice, pompier ou pyromane ?

En matière de justice, voir Ousmane Sonko jouer les rôles de justicier, juré et pourquoi pas exécuteur des hautes œuvres nous donnerait à penser que le Sénégal est devenu le pays d’Ubu roi. La...