Depuis que le président du Sénégal a enfourché sa nouvelle monture, je veux parler de l’Union Africaine il se comporte comme un feu follet vibrionnant tel un enfant tout excité devant un nouveau jouet. Au risque de casser celui-ci, comme c’est le cas avec l’arrêt de la CJ. CEDEAO lui enjoignant de retirer la procédure du parrainage en matière électorale, car violant le principe du secret du vote.
Depuis que le président du Sénégal a enfourché sa nouvelle monture, je veux parler de l’Union Africaine il se comporte comme un feu follet vibrionnant tel un enfant tout excité devant un nouveau jouet. Au risque de casser celui-ci, comme c’est le cas avec l’arrêt de la CJ. CEDEAO lui enjoignant de retirer la procédure du parrainage en matière électorale, car violant le principe du secret du vote.
Cet arrêt de la juridiction de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest ne vise d’ailleurs pas les seules élections présidentielles, mais toutes les consultations, à commencer par les législatives du mois de juillet prochain.
Comment le président de l’Union Africaine peut-il envisager un seul instant se mettre hors la loi avec la CEDEAO dont le Sénégal est membre à part entière ? Nous exigeons qu’il rentre instamment et sans délais dans les clous, d’autant plus que la CEDEAO avait octroyé un délai de six mois pour supprimer ce système et que ce délai est parvenu à échéance le 25 octobre dernier (2021).
Or, selon un communiqué qui a été publié le 8 mars dernier le Ministère de l’Intérieur sénégalais rappelle, en contradiction totale avec cette injonction, l’application de cette règlementation. Le président Macky Sall ne peut d’un côté condamner, à juste titre, la junte malienne à respecter la durée fixée pour la période de transition, se joindre aux sanctions de la CEDEAO contre ce pays, et de l’autre balayer d’un revers de manche la sommation de cette instance africaine à son égard.
En refusant de se soumettre à celle-ci Macky Sall prend le risque d’entacher gravement sa position de président de l’Union Africaine ainsi que la crédibilité et l’image de celle-ci. On ne peut être à la fois douanier et contrebandier, garde-chasse et braconnier !
Et qu’il n’espère surtout pas nous faire passer cette pilule indigeste en mettant en avant son récent entretien téléphonique avec Vladimir Poutine à propos de l’agression russe en Ukraine. Qu’il n’y songe même pas !
J’ajoute que cette énième magouille institutionnelle, une de plus, serait très mal jugée par la communauté internationale et l’opinion publique sénégalaise.
Il serait plus avisé de nommer son nouveau Premier ministre, dont il avait …supprimé la fonction en 2019 et que l’Assemblée nationale à rétabli le 10 décembre dernier. Qu’il nous explique plutôt pourquoi ce siège est toujours vacant ? Voici près d’un mois, à Addis-Abeba, qu’il a pris ses fonctions de président de l’Union Africaine or il a expliqué lui-même que cette réapparition du poste de Premier ministre était précisément liée à ce nouveau mandat « qui l’empêcherait de s’occuper au quotidien du Sénégal ».
Il faut croire que ses choix sont sélectifs et qu’il trouve plus urgent de tripatouiller les règlements électoraux que de faire face à l’urgence des multiples tâches à accomplir dans son pays.
Décidemment, Macky Sall ne changera jamais, il restera toujours égal à lui-même ! Pourquoi nous ne sommes pas surpris ?
Ibrahima Thiam
Président du mouvement « Un Autre Avenir »