Avec le simulacre de dialogue national où une opposition choisie et compromise participe, la coalition BBY va entériner sa nouvelle trouvaille qui consiste à fixer la caution participative à l’élection présidentielle hors portée de tous les partis politiques et exiger le parrainage de 10.000 électeurs répartis dans 6 régions à raison de 500 au moins par région. Ajouter à cette stratégie la mise à l’écart de deux de ses adversaires les plus représentatifs au Sénégal et pour qui une caution élevée ne devrait pas poser de problème. Il a en plus l’option transhumance politique devenue l’arme de destruction massive de toutes les formations politiques de l’opposition, car malheureusement notre opposition est composée pour la plupart de politiciens alimentaires qui ne peuvent exister en dehors des lambris dorés du pouvoir. Et cerise sur le gâteau de Macky Sall, avec la rétention des cartes d’identité, seuls ses potentiels partisans auront leurs cartes d’électeurs. Et si tout ceci ne suffisait pas, le sabotage des bureaux de vote et la délivrance abusive des autorisations de voter pour les chargés de missions sont là pour combler le gap.
En fin de compte, le président Macky Sall serait le seul candidat représentatif, et peut être en face de lui quelques candidats faire-valoir qu’il aurait choisi, financé et aidé à obtenir les signatures nécessaires. Ainsi, son calcul est exact car il lui serait aisé d’obtenir ses 60% dès le premier tour et donc pas besoin d’un deuxième tour pour avoir son second mandat.
Lorsque nous voyons le comportement de certains grands leaders de l’opposition qui sont en train de discuter par presse interposée de qui serait le candidat de telle ou telle coalition, au lieu de se concerter autour d’une table et de réfléchir sur une stratégie pour contrer les plans de Macky Sall, il y a lieu de croire que ses élections à venir sont déjà dans la poche de BBY. Chaque camp y va avec la promotion de son leader, alors que le camp d’en face compte jouer sur la division pour continuer à régner sans partage.
Le combat doit se faire maintenant et devrait être porté par tous les citoyens, car il est question de la survie de notre démocratie dans un Etat de droit et au service du développement de notre pays. Les politiciens qui n’ont rien compris et qui se mettent à se disputer de qui serait candidat aux élections présidentielles risquent de perdre toute crédibilité vis-à-vis des populations si ce n’est déjà fait. Il faut redonner aux populations désabusées et abusées par les politiciens, le goût de se battre encore pour le Sénégal, car ce fatalisme, ce défaitisme ne profite qu’aux politiciens profiteurs qui inventent toutes sortes de combines pour garder le pouvoir entre eux.
Ce dialogue national va donner la caution morale a cette mascarade électorale annoncée et notre Conseil Constitutionnel nous a habitué à valider tous les résultats contestables et la police du régime est là pour mater toute rébellion post-électorale. Le reste, le temps fera son œuvre et après quelques frémissements, les 60% seront validés et publiés dans le journal officiel et les Sénégalais reprendront leurs éternelles lamentations jusqu’à la prochaine élection présidentielle.
Il est de notre devoir de remobiliser les citoyens autour des combats citoyens avec comme seule boussole la sauvegarde de notre démocratie et la restauration des vertus à même de créer un nouveau type de sénégalais dont l’unique ambition serait le développement du pays. A Un Autre Avenir, nous ne prétendons pas être les femmes ou hommes providentiels, mais nous avons compris tous les plans diaboliques de ce régimes et nous nous mobilisons pour porter avec tous les patriotes les combats qui peuvent sauver notre pays pris en otage par une oligarchie prédatrice. Tous ensemble pour que ces 60% de Macky Sall ne soient pas ce chiffre destructif de notre bon vivre ensemble à la sénégalaise.
Un Autre Avenir