C’est avec une grande tristesse et une profonde affliction que nous avons appris le décès d’Abdou Aziz Al Amine et nous nous exprimons seulement aujourd’hui parce que nous avons tenu à observer respectueusement une période de silence que la dignité commande en pareille situation. Il y a, en effet, le temps de l’émotion, vient ensuite seulement celui du témoignage. Avec cette disparition le Sénégal a perdu un homme dévoué à son pays et au service de l’Islam. Homme de culture, érudit musulman, régulateur social, facteur d’unification de la famille de Elhadj Malick Sy, il était un conseiller très écouté par tous les présidents du Sénégal de Senghor à Macky Sal en passant par Diouf et Wade. Tout au long des années Abdou Aziz Al Amine n’a cessé d’affermir les rapports avec les autres familles religieuses du Sénégal et chacun se souvient de la visite qu’il a effectué à Touba auprès de Serigne Cheikh Sidy Moakhtar Mbacké à qui qui il promit de tout faire pour que Touba et Tivavouane parlent d’une seule voix pour tout ce qui concernait les affaires religieuses. Depuis qu’il était devenu khalif en 1957 Abdou Aziz n’a cessé durant soixante ans de se montrer un défenseur du dialogue inter-religieux et de contribuer à des relations de bon voisinage avec nos frères chrétiens. Mais au-delà de ces questions religieuses il ne manquait jamais de faire entendre sa voix lors que sur le plan social, ou politique, des menaces risquaient de remettre en cause la stabilité du pays. Tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer parlent de lui comme d’un pays de pays, épris de dialogue et très à l’écoute de chacun. Nous perdons tous un homme de bien et de paix.
Communiqué d'Ibrahima Thiam,
Président du mouvement UN AUTRE AVENIR