Le 24 février la voix du peuple s’est exprimée « Vox populi, vox Dei », voix du peuple, voix de Dieu, et celle-ci est sans ambiguïté officiellement du moins. Le président sortant Macky Sall a été réélu dès le premier tour sur le score de 58, 27% des votants. Officiellement il n’y a donc rien à redire si ce n’est de saluer démocratiquement et sportivement la victoire du chef de l’Etat. La campagne est terminée, elle a été émaillée de nombreux incidents, parfois violents, et la consultation électorale a rendu son verdict même si de nombreuses anomalies, tripatouillages dans certains bureaux de vote ont été observés. Pour certains candidats la tricherie est dans leur nature, pour ne pas dire génétique. Officieusement donc cette élection n’honore pas le vainqueur.
Mais une fois encore les Sénégalais se sont exprimés et ont choisi celui qui va présider aux destinées du pays au cours des cinq prochaines années. En tant que président du mouvement « Un Autre Avenir » et au nom de tous nos militants et de tous ceux qui nous ont fait confiance depuis près d’un an et demi pour apporter un nouveau souffle au Sénégal, je ne peux que souhaiter ardemment la réussite de notre pays, quelque soit celui qui occupe le fauteuil présidentiel et la manière discutable dont il l’a obtenu.
Notre pays va en effet devoir relever de nombreux défis dans les temps qui viennent et j’ai eu l’occasion de les identifier dans l’ouvrage que j’ai publié en fin d’année dernière « Un nouveau souffle pour le Sénégal ». Je doute que celui concernant la corruption, largement entretenue par le pouvoir en place sera au premier rang des préoccupations du nouveau (et ancien) président. Et pourtant cela devrait être un combat de tous les jours car c’est un véritable fléau économique et social et celle-ci mine la confiance des Sénégalais envers ses élites politiques.
La lutte contre la pauvreté devrait également être au centre des initiatives qu’attend notre peuple, dont une large partie se sent abandonnée, laissée pour compte, oubliée des gouvernants et des administrations.
La lutte contre l’insécurité dans nos villes, grandes et moyennes, et nos campagnes devrait inspirer le prochain gouvernement qui sera formé car les premières victimes comptent précisément parmi les plus précaires de la société.
Le sort n’a pas voulu, que cette année, je ne puisse, en l’absence d’un nombre suffisant de parrainages, figurer dans le peloton des candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Je le regrette, c’est ainsi et ce n’est que partie remise car nous avons labouré et ensemencé. Demain viendra l’heure de récolter.
Mais que nos compatriotes sachent que si j’avais été élu et fidèle à mes engagements au cours de la campagne j’aurais aussitôt formé un gouvernement de combat afin de réduire rapidement ces fractures que je viens de dénoncer à savoir la corruption, la pauvreté, l’insécurité car ceux-ci gangrènent notre société et minent notre unité nationale ainsi que notre démocratie.
Je veux aussi que nos compatriotes sachent que ma détermination n’est en rien entamée par le résultat du 24 février. Au contraire et je vais sans attendre me remettre au travail en implantant en profondeur dans le pays notre mouvement, en recueillant les critiques et les propositions de chacun et chacune d’entre vous, en réfléchissant à de nouvelles solutions favorisant le développement économique du Sénégal et l’épanouissement de nos compatriotes.
Demain, de nouvelles échéances électorales s’ouvrent devant nous, d’abord les municipales et ensuite les législatives. Avec le mouvement « Un Autre Avenir » je serai présent dans l’arène politique dans le but de conquérir des municipalités et des sièges au parlement afin de constituer une opposition résolue, crédible au pouvoir en place. Afin de faire entendre la voix d’une nouvelle génération d’hommes politiques déterminés à ce que les choses changent au Sénégal.
Et dans cinq ans, je vous en fait la promesse solennellement je serai là, plus fort, plus expérimenté, plus désireux que jamais à offrir une alternative à l’administration Macky Sall.
Le 24 février n’est pas une fin en soi, cette date marque au contraire l’amorce d’un autre avenir pour le Sénégal loin des turpitudes politiciennes. Cette échéance électorale nous offre la chance inespérée de préparer pour le pays au cours des cinq années qui viennent une autre voie, plus jeune, plus moderne, plus respectueuse, en résumé plus digne du Sénégal.
Et c’est ensemble que nous réussirons à relever ce nouveau défi.
Ibrahima Thiam,
Président d'Un Autre Avenir