Nous venons d’apprendre la terrible tragédie survenue dans la forêt de la Casamance au cours de laquelle 13 jeunes ont perdu la vie et 9 autres gravement blessés. Nos pensées vont vers les familles à qui nous présentons nos sincères condoléances et prions pour le rétablissement de ceux qui sont soignés dans les hôpitaux.
En des circonstances pareilles, les gens ont tendance à condamner les responsables et exhorter le gouvernement à garantir la sécurité des populations. Mais au-delà de la condamnation, il faut essayer de comprendre pourquoi un parti politique créé en 1947 a pu devenir dans les années 80 un mouvement indépendantiste armé essentiellement porté par une seule ethnie : les Diola. Nous devons comprendre pourquoi depuis le président Senghor jusqu’au président Macky Sall, qui a même appelé à la paix des braves lors de son discours de fin d’année, aucune solution n’a pu être trouvée pour ramener la paix en Casamance.
Pourquoi malgré la chute de Yaya Jammeh, réputé souteneur des rebelles, ou le changement politique en Guinée-Bissau accusée d’être une base de repli, la rébellion est toujours vivace en Casamance. Même si ce dossier a été toujours géré en toute discrétion par l’Etat, nous pensons que les négociations n’ont jamais cessé avec les responsables du mouvement, ceux qui sont en Casamance et ceux qui sont à l’étranger. Mais pourquoi malgré toutes ces négociations aucune solution n’est possible alors que le Sénégal est champion de l’ONU pour les règlements de conflits.
Il faudrait aussi se demander s’il n’y a pas une main étrangère derrière le conflit de la Casamance car des forces déstabilisatrices existent pour coller à chaque pays africain une rébellion leur permettant d’être toujours présentes sur le terrain et de continuer des trafics de toutes sortes.
Ces actes de tueries sauvages souvent dirigés contre des populations civiles sont condamnables, mais essayons de comprendre pourquoi tous les gouvernements échouent à ramener la paix en Casamance. Nous savons que la question n’est pas simple, mais le pilotage à vue de ce dossier et la réponse militaire sont dans l’impasse et donc une autre stratégie pensée par tous les acteurs doit être testée. C’est ce en quoi nous croyons à Un Autre Avenir et c’est ce que nous proposerions si c’était de notre responsabilité.
Un Autre Avenir